“La polpa del poema”: il caos poetico di Ernest Pépin
A cura di Stefano Serri
Un’unica lingua, univoca, universale: questa utopia, meta e incubo del traduttore, trova un significativo ostacolo (e, contemporaneamente, un insperato alleato) nel tappeto culturale dell’arcipelago caraibico. Abbiamo in pochi chilometri quadrati di terra frantumata, circondata da un mare-oceano parimenti frammentato, una tale stratificazione linguistica (nel tempo e nello spazio) da chiamare in causa l’eredità di Babele. Un frutto di abitare in questa terra è avere poeti particolarmente attenti alla traduzione, compresa quella di se stessi dal creolo nelle lingue europee.
Leggendo diverse antologie poetiche di questa area balza agli occhi l’assenza (non solo italiana) di raccolte capaci di dare un quadro globale di questo bacino letterario, essendo la maggior parte selezioni di testi operate in base a una lingua (una sola) con l’aggiunta, talvolta, del corrispettivo creolo. Un’antologia che rispecchi la realtà della cultura caraibica dovrebbe forse contenere autori di tutte le lingue, creole/europee, espresse in quelle isole.
In attesa di leggere quest’opera (se già non esiste), ecco la traduzione di alcune poesie tratte da un libro apparso già dalla prima edizione in forma bilingue. Si tratta dei versi di Ernest Pépin, nato il 25 settembre 1950 a Lamentin (Guadalupa). Insegnante di letteratura, critico letterario, uomo attivo politicamente e culturalmente nel suo paese, dal 1984 (anno del suo primo libro edito, Au verso du silence) ha pubblicato una ventina di volumi tra poesia e narrativa. Il riconoscimento di critica e pubblico sono arrivati nel 1992 con il romanzo L’Homme au Bâton; le sue opere sono tradotte in numerose lingue e hanno ricevuto diversi riconoscimenti (Prix des Caraïbes, Prix Casa de las Américas, Prix RFO du Livre).
Boucan de Mots Libres / Remolino de palabras libres (La Habana, Casa de las Américas, 1991) è il suo terzo libro di poesia, pubblicato dalla casa editrice cubana in una edizione bilingue, dove non abbiamo la consueta versione con testo a fronte, ma dove l’intera traduzione in spagnolo da Nancy Morejón precede il testo francese. In questo Boucan (caos, chiasso, ma anche brace, graticola) le parole sono forti, il corpo, dell’uomo o della terra, è sempre al centro: tutto è carne.
L’amore del poeta, violento e vivo, ha bisogno di un’amata che la poesia combatta e accompagni, con pelle, ossa e natura (persona e paesaggio si fondono, rivelando reciproci prestiti). Sembrerebbe un inno all’istante, in certe pagine (“l’istante apre la polpa del poema”), ma il ricordo vince sul presente e la nostalgia (apre il libro una lunga sezione “Paroles de mon pays”) continua a risuonare, con “la marea sorda della memoria”.
La perentorietà del dettato poetico, appassionato, porta le parole ad assecondare il respiro del poeta, che sia il fiotto breve di alcuni distici o l’ampio soffio di poesie ampie e legate a un’oralità di racconto, un vocabolario preciso unito a un’enfasi quasi oratoriale. Si riscontra lungo il libro una diversità estrema di forme e lunghezze, con poesie aforistiche o lunghe nenie – si inizia con “c’era una volta”, ma la poesia non si fa mai favola. Diversità che poi, nella raccolta successiva, Babil du songer, sfocerà in una raccolta di libri molto diversi tra loro, architettura varia quanto compatta. Boucan, caos, quindi, ma non tanto per il disordine e la varietà formale, quanto per il vulcano-terremoto della lingua in un paese che non sa e non vuole sapere cosa sia la terra-ferma, né una parola immobile.
Tra le opere di Pépin, ricordiamo i romanzi L’Homme au Bâton, (Paris, Gallimard, 1992, Prix des Caraïbes; trad.ne it. L’uomo col bastone, Roma, Ed.ni del Lavoro, 1996); Tambour-Babel (Paris, Gallimard, 1996, Prix RFO du Livre); Le Tango de la haine (Paris, Gallimard, 1999); Toxic Island (Fort-de-France, Desnel, 2010) ; Le Soleil pleurait (La Roque d’Anthéron, Vents d’Ailleurs, 2011) ; Le Griot de la Peinture (Caraïbeditions, 2014).
Tra i volumi di poesia: Au verso du silence. (Paris, L’Harmattan, 1984); Salve et Salive (Silex, Paris, 1986); Boucan de Mots Libres / Remolino de palabras libres (La Habana, Casa de las Américas, 1991, Prix Casa de las Américas); Babil du songer (Kourou, Ibis Rouge, 1997 ; t); Dit de la roche gravée (Montréal, Mémoire d’encrier, 2008); Le bel incendie (Paris, Bruno Doucey, 2012).
Tra le opere per l’infanzia: Coulée d’or (Paris, Gallimard, 1995); L’écran rouge (Paris, Gallimard, 1998, Prix Casa de las Américas) e Lettre ouverte à la jeunesse (Pointe-à-Pitre, Éditions Jasor, 2001).
Di Pépin le edizioni Kolibris hanno pubblicato l’antologia Il paese nudo (2013).
Da Boucan de Mots Libres
(Remolino de palabras libres, ed. bilingue. La Habana: Casa de las Américas, 1991)
Maléfice des larmes
Beau ciel comblé de bleu vif où s’ammassent les rêves
est-ce dans mes prunelles ce pourrissement de songes
et à ma langue remachée de lagunes
sous ma langue de vivant
Tous les maléfices des larmes
brisant leur miroir de perles
tout ce monde à refaire
par delà la barricade des cœurs
pour que surgisse le miracle d’aimer.
Voyage
Il n’y a pas de nuits noires
il y a seulement
la lumière macérée de nos corps
toute la jarre du jour
y fait son plein de foudre
O mon amour mon miroir du grand
soir
Que savent-ils du grand voyage
ceux dont la nuit n’habite pas
le soleil de midi ?
Je t’emmenerai en poésie
Je t’emmenerai en poésie
Là où les paroles sont des délires de beauté qui boivent à la
source du beau temps.
Je t’emmenerai en poésie
Là où le ventre n’est plus qu’un paysage aux mains tendres
du matin
le désir aux ravines chante son oraison
Je t’emmenerai en poésie…
Là où les fleurs et les yeux parlent même langue d’harmonie
accordée à la symphonie du soleil
Je t’emmenerai en poésie
Là où les lèvres ne sont plus que les deux plateaux
d’une même balance
à peser la volupté
je t’emmenerai en poésie.
Sur les routes interdites
aux voitures, aux bâteaux, aux avions
où seule la fusée du cœur fait l’aller-retour de toi à moi
Je t’emmenerai en poésie
A dos d’oiseau-mouche
en danse d’algues saoules
et monteront des fleuves
les fortes effluves du plaisir
nées de la première pluie
sur la tôle ondulée de nos reins.
Je t’emmenerai en poésie
Nous traverserons la soie végetale des continents
nous traverserons le sursaut des îles
surprises dans leur galop de mer
nous traverserons le feu de nos corps
d’un bel élan de séve dans le rêve des soufrières
Je t’emmenerai en poésie
nos bras épouseront la sorcellerie des rivières
pour étreindre le monde
notre monde
résumé
dans la lumineuse saison de ton temple de femme.
Dans la coffre de la nuit
Je palpe la nuit
Son masque de cendre chante
Le sacre des arbres
Voilà qu’elle respire mille cris d’insectes
fidèle à la garde des mystères
Des caresses en floraison éclairent ton visage
constellé de plaisir
et la douleur des Dieux couvre notre enseigne
Un vieux rituel d’étoiles amasse son trésor
au versant de la vie
Le drap bleu fête tous les rivages
et moissonne ton cri au profond
de la chair
La nuit n’est plus qu’une fenêtre
ouverte à nos envols
Depuis deux mille ans
en partance sur la pointe des désirs
les plus nus
Depuis deux cent mille nuits
cabrés sous le vertige
Nous sommes l’équilibre des choses
les plus écloses
Corsaires cupides riches d’alchimie
nous pillons éblouis le coffre de la nuit
Périssables amants d’éternité comblés
ivres convives errant dans des soifs
rebelles
nous nous désaltérons des présages du sel
De cosmiques courants nous conduisent
passagers clandestins
vers de secrets pressoirs
où le vin fait la vigne.
Carte au trésor
Minuit tourne sur les gonds
d’un visage de femme trés noire
tiède montée en sève des marécages
où les lianes sont des sorcières
capturant le désir au filet
de vieux rites yorubas
le silence se souvient
des coups de coutelas du rire
dans l’arbre de la joie
Reine éthiopienne
au balan magique
comme une carte au trésor
encore indéchiffrée
où des cillements d’étoiles
aux oursins de mon sang
adressent de très secrets messages
à afficher sur des grands pans de nuit.
Amants
Amants, beau sang ressurgi hors blessures
d’un galop de printemps
comblé de souffles d’harmonica-lumière
Tout bleu tout bleu la tremblance des dieux
danse violente
à grands tours de hanche
de paroles-ravines festoyant
roucoulement d’orages
cueilli à plein ciel
elle une magie d’ailes
attisant en folie la flamme des lèvres
et la cheveleure sur le feu
mont tel un lait oublié
et tout le soir dilaté
accueille en doux frôlement d’espoir
l’haleine souveraine de la mise à vie
Amants, tout ce que la nuit ne veut pas dire
naît dans la poche de vos silences
douces lampes lapées
à même les réverbères du rêve
un papillon rose pousse au cou
de la pudeur
Sourcillante sorcellerie
d’un sac de perles parfaites
remontant le courant des yeux.
Les arbres n’auront pas froid ce soir
Les arbres n’auront pas froid ce soir
ton amour est en route
il va depuis la source de la voie lactée
jusq’aux confins secrets des fonds marins
il va
sur un sourire de fleurs
endormi dans son rêve d’oiseau-mouche
il va
sur un nuage aux joues gonflées
de chansons d’archanges
il épouse l’énergie bondissante des mornes
avant de se blottir dans les frais de mon aube
les arbres n’auront pas froid ce soir
notre amour est en route.
Visions
Terre pérenne affolée d’enfance
jouant haut le registre des songes
comme une offrande de palmes
dans la blessure solaire
Tournoiement de rapaces
au cœur des faims primitives
L’aurore défait son ballon de nuit
et se souvient de la douceur des mangues à l’ecloison
d’un sein
nous perdons pied dans l’orgie de la terre
au seuil de l’interdit
Des traversées d’exil
nous appellent
par delà les barbelés de la mer
les lignes de la main
saignées d’une douleur à vivre
et la terre comme un beignet trop chaud
pour l’appétit
Les nuages vont avec leur ventre de femmes enceintes
en retenue d’eaux vives
je les habille de robes de pluies fines
La terre en nous donne des coups de pieds
il ne faut pas crier
mais remplir le silence d’énergie…
Il était une fois
Il ètait une fois
ceci n’est point un conte
un regard de lucioles et l’ébène soyeux d’une cheveleure
une douleur l’habitait et réhaussait sa nuit
d’une lune triste
Il était une fois
ceci n’est point un conte
un poète empêtré dans la vie
comme un bête de sacrifice
Mais qui s’en souviendra
la flamme est née d’un silex à douleur
la flamme est née d’un vent de poésie
En ce temps là qui fut comme un songe
comme un conte
la légende naissait à l’amadou du cœur
et l’attente mûrissait au tabernacle du temps
De ce temps là d’antan
qui donc s’en souviendra
les romances fleurissaient à l’arbre de la nuit
et les fruits de l’amour étaient encore l’amour
Il était une fois
ceci n’est point un conte
ils étaient bêtes-à-feu sur la plage d’une moquette
ils essayaient leurs ailes
et découvraient l’envol du haut de quatre étages
ils échangeaient leur feu
et virent qu’il était bon et doux
et large des promesses plus grandes
que le lait de leur corps
Il était une fois
ceci n’est point un conte
pareils à deux enfants
perdus dans les trésors d’un vieux grenier
ils puisaient à coeurs pleins
Délice d’un temps réconcilié
comme une orange pleine
les nuits brûlantes
le corps partegé à l’écuelle des sens
corps douce écume
toute ruisselante d’aimer
Il était une fois
ceci n’est point un conte
le champagne au pétillement des yeux
et la lueur tendre des bougies
une musique allégeait la nuit
il me souvient seulement qu’elle parlait
de toi
il montait des coupes
des rires en fumée bleue
et nous portions aux lèvres
une fondue d’anniversaire
Il était une fois
la mer élargissait nos rêves
la foudre nous convoquait
et brisait notre corps pour l’aisance
Tam-tam au tamis des temps
O Tartane
nos cœurs tatoués de miel
la nuit enrichie de nos noces africaines
nous avons vu monter les vapeurs du rêve
Il était une fois
ceci n’est point un conte
le paysage donnait sa monnaie de verdure
la ville dénouait le madras de son passé
tes yeux guidaient mes yeux
et nous picorions des mandarines
Il était une fois
tant et tant de nourritures nocturnes
Il était une fois
mais qui s’en souviendra…
Marée de la memoire
L’instant ouvre la pulpe du poème
ma bouche fermente dans les cuves
du temps mort
nul vigile
n’annule
la sourde marée de la mémoire.
Confidences
Ce soir mon âme monte comme une lune pleine de tous les ébranlements
de ma vie antérieure.
Il y a l’écho discret de la douleur simplement réactivé en son habit de solitude.
Je ne suis plus relié à personne et partant je ne suis plus relié à rien sinon
à ce tête-à-tête avec la feuille blanche.
Mais à quelle source?
Mais à quel prix ?
Le jour s’écroule en crépuscule distrait traînant la barbe rousse du couchant
Il emporte sans fracas une peine qui n’attend que la nuit pour s’enterrer vive.
Cette vie, si près de moi passée, ne laisse que la fulgurante intermittence d’un phare sur la mer de l’adieu…
Vivre
Vivre est toujours plus loin
que l’ombre des frontières.
Prière
Epouser la génuflexión des fleurs
ne fait pas une prière.
Sortilegio del pianto
Bello il cielo colmato di blu vivo dove si accalcano i sogni
ecco nelle pupille questa gangrena di fantasie
e alla mia lingua che rimugina lagune
(sotto) la mia lingua di vivente
Tutti i sortilegi del pianto
che spezzano il loro specchio di perle
tutto questo mondo da rifare
e vai oltre la barricata dei cuori
dove sorge il miracolo di amare.
Viaggio
Non esistono notti nere
c’è solamente
la luce macerata dei nostri corpi
tutta la giara del giorno
con il suo pieno di folgore
O mio amore mio specchio della grande
sera
Cosa sanno del grande viaggio
quelli che di notte non li visita
il sole del mezzogiorno?
Ti porterò con me in poesia
Ti porterò con me in poesia
Là dove le parole sono deliri di bellezza che bevono
alla fonte dei bei tempi.
Ti porterò con me in poesia
Là dove il ventre non è che un paesaggio per le mani tenere
del mattino
il desiderio dalle balze canta la sua preghiera
Ti porterò con me in poesia…
Là dove i fiori e gli occhi pronunciano all’unisono armonia
accordata alla sinfonia del sole
Ti porterò con me in poesia
Là dove le labbra non sono più che due piatti
di una sola bilancia
per pesare il piacere
ti porterò con me in poesia.
Sulle strade proibite
a macchine, navi, aeroplani
dove solo il razzo del cuore fa andata e ritorno da te a me
Ti porterò con me in poesia
Sulla schiena del colibrì
con danza di alghe ubriache
e risaliranno i fiumi
i forti effluvi della brama
nati dalla prima pioggia
sulla lamiera ondulata delle nostre reni.
Ti porterò con me in poesia
Percorreremo la seta verde dei continenti
percorreremo il sussulto delle isole
sorprese nel loro galoppo di mare
percorreremo il fuoco nei nostri corpi
con un bel salto di vita dentro il sogno delle solfare
Ti porterò con me in poesia
con le braccia sposeremo l’incantesimo dei fiumi
per stringere il mondo
mondo nostro
tutto racchiuso dentro
la stagione chiara del tuo tempio d’Eva.
Nel baule della notte
Palpo la notte
La sua maschera di cenere intona
Il canto degli alberi
Ecco che respira in mille grida d’insetti
fedele custode dei misteri
Carezze in fioritura schiariscono il tuo viso
costellato di piacere
e il dolore degli Dèi ricopre il nostro stemma
Un vecchio rito di astri ammassa il suo tesoro
sulla sponda della vita
Il manto blu festeggia tutti i fiumi
e miete il tuo grido giù
dentro la carne
La notte non è che una finestra
aperta ai nostri decolli
Da duemila anni
in partenza sul ponte dei desideri
quelli più nudi
Da più di cento mila notti
impennati sotto la vertigine
Noi siamo l’equilibrio delle cose
quelle più schiuse
Corsari smaniosi ricchi d’alchimia
saccheggiamo ammirati il baule della notte
Amanti perituri colmati dall’eterno
convitati ubriachi che per sete ribelle
vagano
ci disseteranno presagi di sale
Correnti cosmiche ci portano
passeggeri clandestini
verso frantoi segreti
dove il vino fa la vigna.
Mappa del tesoro
Mezzanotte ruota sui cardini
di un viso di donna nerissima
tiepida salita nel fiotto delle paludi
dove le liane sono le streghe
che catturano il desiderio nella rete
dei vecchi riti yorùbá
il silenzio poi si ricorda
dei colpi di mannaia che dà il riso
dentro l’albero della gioia
Regina etiopica
dalla barriera magica
come una mappa del tesoro
ancora indecifrata
dove battiti di ciglia indirizzano
ai ricci di mare del mio sangue
i messaggi più segreti da affiggere
alle grandi facciate della notte.
Amanti
Amanti, sangue bello che sborda da ferite
del galoppo di una primavera
piena dei soffi di armonica a bocca
Tutto blu tutto blu il tremolio degli dèi
danza dell’ira
a grandi cerchi d’anca
di parole-rapide in festa
tubare di tempeste
raccolte in pieno cielo
lei magia di ali
ravviva in follia la fiamma dei baci
e la chioma sul fuoco
sale come un latte scordato
e tutta la sera si dilata e accoglie
in uno sfioramento appena di speranza
il fiato supremo della procreazione
Amanti, tutto quello che la notte non vuol dire
nasce nella tasca di voi muti
luci soffuse lappate
come riverberi del sogno
una farfalla rosa va sul collo
del pudore
Incantesimo imbronciato
di un sacco di perle perfette
che risalgono negli occhi la corrente.
Gli alberi non avranno freddo stasera
Gli alberi non avranno freddo stasera
il tuo amore è già in cammino
segue la fonte della via lattea
fino ai bordi segreti dei fondali marini
se ne va
su un sorriso di fiori
dorme un sogno di colibrì
se ne va
sopra una nuvola dalle guance gonfie
di cantici d’arcangeli
sposa l’energia scattante degli atolli
prima di accucciarsi nella mia fresca alba
gli alberi non avranno freddo questa sera
il nostro amore è già in cammino.
Visioni
Terra perenne impazzita d’infanzia
suona forte il registro dei pensieri
come un offertorio di palme
nella ferita solare
Turbinio di rapaci
nel cuore delle fami primitive
L’aurora sgonfia il suo pallone di buio
e si ricorda della dolcezza dei manghi allo schiudersi
di un seno
non tocchiamo il fondo nell’orgia della terra
alle soglie del divieto
Traversate d’esilio
ci richiamano
oltre i reticolati del mare
la linea della mano sanguina
perché fa male vivere
e la terra è una frittella troppo calda
per farsi mangiare
Le nuvole vanno con le loro pance gravide
trattenendo acque vive
io le vesto di abiti più fini
La terra ci pesta dentro
non bisogna gridare
ma riempire di forza il silenzio…
C’era una volta
C’era una volta
ma questo non è un racconto
uno sguardo di lucciole e l’ebano serico dei capelli
un dolore l’abitava e ravvivava la sua notte
con una luna triste
C’era una volta
ma questo non è un racconto
un poeta impigliato nel vivere
come un olocausto
Ma chi se lo ricorderà
che la fiamma è nata da una selce di pena
che la fiamma è nata da un vento poeta
In quei tempi era quasi una fantasia
quasi un racconto
la leggenda nasceva nell’esca del cuore
e l’attesa cresceva negli altari del tempo
Dei tempi lontani
chi si ricorderà
che fiorivano canti sui rami notturni
e che i frutti d’amore erano ancora amore
C’era una volta
ma questo non è un racconto
c’erano bestie di fuoco sulla spiaggia tappeto
provavano le loro ali
e scoprivano il volo dall’alto di quattro piani
scambiavano il loro fuoco
e videro che era buono e dolce
e capace di promesse migliori
che il latte del loro corpo
C’era una volta
ma questo non è un racconto
come due bambini
perduti tra i tesori di un vecchio granaio
attingevano a cuore piano
Delizia di un’epoca di pace
come un’arancia piena
le notti ardenti
il corpo condiviso nella scodella dei sensi
corpo dolce schiuma
tutta grondante d’amore
C’era una volta
ma questo non è un racconto
lo spumante nel brillio degli occhi
e il chiarore soffuso delle candele
una musica sollevava la notte
mi ricordo soltanto che parlava
di te
e arrivavano le coppe
risate nel fumo azzurrino
e portavamo alle labbra
un anniversario fuso
C’era una volta
il mare scioglieva i nostri sogni
il tuono ci convocava
e spezzava il nostro corpi senza sforzo
Tamtam che stempera tempo
O Tartana
i nostri cuori tatuati di miele
la notte arricchita delle nostre nozze africane
abbiamo visto salire i vapori del sogno
C’era una volta
ma questo non è un racconto
il paesaggio dava il suo soldo di verdura
la città spogliava la tela del suo passato
i tuoi occhi guidavano i miei occhi
e piluccavamo mandarini
C’era una volta
tanti e tanti nutrimenti notturni
C’era una volta
ma chi se lo ricorderà…
Marea della memoria
L’istante apre la polpa del poema
la mia bocca fermenta nei tini
del tempo finito
nessuna vigilia
cancella
la marea sorda della memoria.
Confidenze
Questa sera la mia anima sale come una luna piena di tutte le vibrazioni
della mia vita anteriore.
C’è l’eco discreta del dolore semplicemente riattivato nel suo abito di solitudine.
Non sono più legato a nessuno e pertanto non sono più legato a nulla tranne che
a questo testa a testa con il foglio bianco.
Ma a quale fonte?
Ma a quale prezzo?
Il giorno crolla in un crepuscolo distratto che trascina la barba rossa del tramonto
Porta senza chiasso un dolore che spera solo nella notte per seppellirsi vivo.
Questa vita, passata così vicina, non lascia che l’intermittenza folgorante di un faro sul mare dell’addio…
Vivere
Vivere è ogni giorno più lontano
più dell’ombra delle frontiere.
Preghiera
Unirsi ai fiori inginocchiati
non basta a fare una preghiera.